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Un Living Lab est expérimenté depuis 2017, au sein d’un consortium d’établissements d’enseignement supérieur rennais, pour un rapprochement de la recherche en éducation et de la formation dans le champ de la pédagogie. Il est chargé de contribuer au développement de l’éco-système pédagogique, au sein du consortium Cursus IDE@L. Par “écosystème pédagogique”, nous entendons l’ensemble des dimensions de l’environnement dans lequel se déroule l’expérience d’enseignement et d’apprentissage, et qui sont en interaction les unes avec les autres. Au-delà des pratiques pédagogiques, il s’agit aussi d’interroger les cadres règlementaires et institutionnels, l’organisation même de l’offre de formation, les temporalités, etc. Autant de dimensions avec lesquelles ces pratiques interagissent et constituent ainsi un écosystème pédagogique.

Ce dispositif de recherche-action-formation œuvre à l’émergence d’une enquête collective ascendante (Dewey, 1993) visant l’étude de cet écosystème pédagogique, dans la perspective du développement d’un pouvoir d’agir collectif. Dewey définit le paradigme de l’enquête comme “tout processus menant d’une situation indéterminée à une situation déterminée, à “un tout unifié” par la connaissance” (Messina et al., 2020), à travers une démarche de problématisation qui articule théorie et pratique. Les chercheur·ses sont alors considéré·es comme des partenaires dans la conduite de cette enquête au même titre que les acteurs et actrices du terrain (enseignant·es, étudiant·es, personnels de soutien, gouvernance, partenaires externes), également considéré·es comme des co-chercheur·ses. L’expérience de chacun·e est reconnue comme nécessaire et d’importance égale pour nourrir la réflexion collective.

La démarche méthodologique du Living Lab se caractérise par une approche à la fois :

  • Coopérative, mobilisant les méthodes du design-based research (Sanchez et Monod- Ansaldi, 2015), des ingénieries coopératives (Sensevy, 2016) et du Laboratoire du changement (Engeström et al., 1996)
  • Anthropologique et ethnographique, en tension permanente et productive entre implication et distanciation (Auge, 1994)
  • Ouverte et inductive, inspirée de la théorisation ancrée (Glaser, Strauss, 1967 ; Paillé, 1994)
  • Phénoméno-praxéologique, accordant une place centrale au sens que les participants aux enquêtes donnent à leur vécu immédiat et visant une construction de connaissances fondée dans l’étude de l’action elle-même qui se place au service de cette action (Lameul, 2016).

Des méthodes de recherche intervention, de recherche évaluative (Depover et al., 2011) ou de recherche-action, peuvent venir en soutien du développement de l’enquête collective :

  • le design-based research ou recherche orientée par la conception (Sanchez et Monod-Ansaldi, 2015),
  • les ingénieries coopératives (Sensevy, 2016),
  • le Laboratoire du changement (Engeström et Sannino, 2013),
  • la méthode CAUTIC (Forest et al., 1998),
  • les méthodologies d’évaluations participatives dans l’innovation sociale (Besançon et al., 2013).

Le Living Lab travaille autour de trois missions principales :

  • Soutenir le développement pédagogique par la recherche avec les acteurs ;
  • Contribuer au développement de l’éco-système pédagogique en appui sur des recherches coopératives ;
  • Participer à la production et à la diffusion de savoirs dans le domaine de la pédagogie de l’enseignement supérieur.
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